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Success stories de projets - Aider les personnes âgées à retrouver leur autonomie

Le vieillissement est une étape naturelle de la vie. Toutefois, il s'accompagne souvent de l'incapacité à réaliser les tâches les plus simples. Un projet financé par l'UE a peut-être trouvé une solution à ce problème.

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Avec le temps, nos fonctions sensorielles, motrices et cognitives se dégradent. Le simple fait d'aller dans la cuisine ou de monter un escalier peut s'avérer un exercice difficile, voire insurmontable. Le manque de mobilité se traduit par un manque d'autonomie. La perte de l'autonomie et de l'indépendance est une dure épreuve physique et psychologique. Face à la charge de soutenir une population âgée en expansion et à la raréfaction de personnel compétent, il devient urgent de trouver des solutions viables pour renforcer l'autonomie. Pour contribuer à résoudre ce problème, le projet SHARE-it («Supported human autonomy for recovery and enhancement of cognitive and motor abilities using information technologies»), financé par l'UE, a conçu une technologie innovante qui aidera «les patients âgés à conserver leur autonomie et à vivre plus longtemps dans l'environnement de leur choix». Cette technologie sera utile à toute personne invalide. Pour beaucoup, c'est chez soi que l'on retrouve sa tranquillité d'esprit, et que l'on peut se détendre et guérir. Le fait de renforcer la mobilité des personnes dans le besoin contribue à leur rendre leur indépendance et peut donc améliorer leur bien-être et leur qualité de vie. L'intelligence ambiante La technologie innovante au cœur des recherches de SHARE-i a conduit à développer et intégrer des systèmes d'intelligence ambiante (AmI) et des capteurs dans quatre systèmes différents de mobilité. L'AmI est une technologie système capable d'observer et d'interagir de manière indépendante, active et rationnelle avec son environnement et ceux qui en ont besoin. L'intelligence ambiante existe déjà depuis un certain temps, mais SHARE-it a conçu des systèmes capables d'apprendre et de s'adapter. SHARE-it démontre comment l'intelligence ambiante peut aider les personnes âgées présentant des handicaps cognitifs ou physiques à mieux se débrouiller dans leurs activités quotidiennes, suggère le professeur Utiles Cortés, coordinateur du projet. Les systèmes de mobilité conçus par SHARE-it sont Rolland IV, Carmen, Spherik et i-Walker. À l'exception du dernier, il s'agit de fauteuils roulants. Ces systèmes utilisent des capteurs portés par l'utilisateur ou disposés sur le site pour réaliser les ajustements nécessaires, localiser et surveiller le patient. Ces systèmes utilisent des interfaces classiques entre l'homme et l'ordinateur comme un levier de commande ou une zone tactile, ou des commandes vocales plus sophistiquées pour ceux qui sont plus gravement handicapés. Des capteurs biométriques intégrés aux systèmes assurent également la surveillance du patient, par exemple, de son rythme cardiaque. Ces travaux ont été conduits sous la supervision du professeur Kerstin Schill de l'université de Brême. Ces fauteuils roulants fournissent également des données sur l'état du matériel, la navigation, la planification de l'itinéraire et la charge des batteries. Les systèmes doivent traiter simultanément l'ensemble des informations entrantes et prendre des décisions complexes. Pour gérer toutes ces variables, SHARE-it a conçu un système à plusieurs agents qui apporte des «services d'assistance aux utilisateurs». «De notre point de vue, SHARE-it est une approche innovante pour traiter et aider nos patients car le même système répond à deux problèmes: la dimension motrice et cognitive. En fait, ces deux problèmes sont généralement traités séparément», souligne le Dr Roberta Annicchiarico, coordinatrice médicale de SHARE-it. L'équipe de recherche a testé ses équipements en situation réelle avec des patients. C'est ainsi que la Casa Agevole, une maison entièrement équipée de capteurs, a servi de cadre pour les expériences et les tests. Cette maison est également conçue pour un accès facile à toute personne, quelle que soit sa condition physique. Les résultats positifs ont conforté l'objectif général de SHARE-it, qui est de contribuer au développement d'une nouvelle génération de technologies de bien-être intelligentes et semi-autonomes, intégrées aux domiciles, aux hôpitaux, aux institutions gériatriques et à d'autres lieux. Les technologies du bien-être sont un nouveau domaine de recherche visant à aider les personnes âgées et physiquement handicapées. i-Walker À première vue, l'i-Walker ressemble à un déambulateur classique. Mais un examen plus attentif révèle des moteurs, des capteurs et plusieurs câbles astucieusement contenus dans une unité centrale située à sa base. Celle-ci cache une technologie qui communique avec l'utilisateur, mais qui prend également des décisions et réagit aux obstacles et aux conditions de l'environnement immédiat. Une équipe de chercheurs de l'université technique de Catalogne (UPC) a conçu un système qui permet à l'utilisateur de formuler des commandes vocales. Conduits par le professeur Cortés et par Antonio B Martínez-Velasco, les chercheurs ont mis au point le i-Walker pour aider les personnes dans diverses situations et pour la réhabilitation médicale. Les avis médicaux pour ce développement ont été apportés par le Dr Fabio Campana du Centro Assistenza Domiciliare (CAD, un centre d'assistance à domicile) et le Dr Annicchiarico. L'i-Walker dispose d'un accéléromètre pour détecter les chutes éventuelles. Il ajuste et corrige les itinéraires, aide l'utilisateur à tourner dans les coins, et contrôle les ralentissements. Pour ceux qui veulent recouvrer leurs forces et améliorer leurs capacités motrices, l'i-Walker mesure les efforts, la distance parcourue et les calories brûlées. Ces données, sous la supervision d'un médecin formé, peuvent être analysées dans le temps. Fauteuils roulants La plupart des fauteuils roulants sont actionnés manuellement ou assistés par des moteurs. Ce qui distingue les fauteuils roulants de SHARE-it, c'est qu'ils peuvent réaliser n'importe quelle tâche dans un environnement dynamique, sans la supervision continue d'un humain. Les trois fauteuils sont conçus pour coopérer avec la mobilité de l'utilisateur, lui permettant de conserver ou même d'améliorer ses capacités. Le fauteuil roulant Spherik, par exemple, est conçu pour un usage en intérieur. Ses roues sphériques assurent une manœuvrabilité maximale dans un espace restreint. Rolland IV ressemble davantage à un fauteuil roulant traditionnel. Mais il est équipé d'un entraînement électrique à différentiel, de deux scanners laser, de capteurs de distance et d'un PC où tourne un logiciel propriétaire. Ces travaux ont été conduits par le Dr Thomas Röfer de DFKI-Bremen. Ces logiciels, comme l'assistant de sécurité (Safety Assistant), l'assistant de conduite (Driving Assistant), l'assistant de conduite multimode (MultiModal Driving Assistant), et l'assistant de trajet (Route Assistant) ont partiellement été développés pour l'i-Walker. Le fauteuil roulant Carmen offre un contrôle partagé avec l'utilisateur, sans équivalent. Son principe repose sur la collaboration constante de l'individu et du robot intégré. Carmen dispose d'un capteur laser frontal, d'un ordinateur embarqué et d'un routeur Wi-Fi assurant une communication avec des logiciels externes. Mais l'opérateur peut, à tout moment, prendre le contrôle du fauteuil roulant. Par exemple, si le fauteuil détecte une collision imminente, il utilise automatiquement un algorithme pour réagir et éviter l'obstacle. L'utilisateur du fauteuil peut ensuite reprendre le contrôle. Ces travaux ont été conduits par le Dr Cristina Urdiales de l'université de Malaga (UMA). Un pas en avant Les technologies de SHARE-it sont utilisées dans différents environnements et institutions. L'IRCCS Fondazione Santa Lucia (FSL), un hôpital de Rome consacré à la rééducation neuromotrice des patients, prévoit d'introduire les résultats du projet dans le traitement des patients. «Après quelques tests préliminaires, nous préparons un essai clinique sur nos patients afin d'évaluer l'efficacité de l'i-Walker en matière de réhabilitation», explique le Dr Annicchiarico. «En fonction des résultats obtenus, nous envisagerons de l'utiliser dans le cadre du traitement. Mais je dois préciser qu'à ce stade, l'i-Walker ne peut pas constituer un outil de diagnostic.» Plusieurs autres partenaires du projet SHARE-it ont également exprimé leur intérêt pour des coentreprises et d'autres opportunités commerciales. Tout au long du mois d'août, les résultats de SHARE-it ont été exposés dans le pavillon italien de l'Exposition universelle 2010 de Shangaï. Le résultat final sera une nette amélioration de la vie et du bien-être des personnes physiquement déficientes. Le projet SHARE-it a été financé par le sixième programme-cadre (6e PC) de l'UE pour la recherche en matière de TSI.