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Des protéines qui se lient à la glace pour protéger les organes destinés aux greffes

Des chercheurs financés par l'UE estiment avoir réalisé une avancée décisive dans la préservation des organes destinés à sauver des vies.

Le projet CRYOPRESERVATION, financé par l'UE, a étudié comment congeler puis dégeler des organes humains, afin qu'ils soient encore utilisables pour des greffes. Le fait de stocker un organe dans la glace pendant plus de quelques heures entraîne divers problèmes, le principal étant la croissance de cristaux de glace dans les cellules, ce qui les endommagent au point de les tuer. Des délais très courts pour les greffes C'est pourquoi les organes destinés à être greffés (le cœur, le foie, les poumons ou l'intestin) sont gardés au froid mais sans les congeler, ce qui réduit leur survie à quelques heures. Un cœur ou un poumon ne reste utilisable pour des greffes que 6 heures, ensuite il se détériore. Un pancréas et un foie sont inutilisables au-delà de 12 heures, et un rein doit être transplanté dans les 30 heures. Avec des délais aussi serrés et les problèmes de logistique que rencontrent les dons d'organes, beaucoup deviennent inutilisables avant que l'on puisse les greffer. Le projet CRYOPRESERVATION a donc cherché comment congeler des organes sans les endommager, ce qui permettrait de les conserver à plus long terme et d'appliquer un système plus efficace d'allocation aux patients compatibles. L'idée est d'utiliser comme antigel des protéines qui se lient à la glace et aident des organismes (terrestres ou marins) à résister à la congélation. Des protéines qui aiment la glace Les protéines qui se lient à la glace ont été découvertes il y a environ 50 ans dans des poissons de l'Antarctique. On les trouve chez des poissons, des plantes, des insectes et des micro-organismes résistant au froid. Elles empêchent la formation et la croissance des cristaux de glace. En outre, elles sont efficaces en très faibles quantités, par rapport à d'autres substances antigel. L'équipe du projet a mis au point un microscope spécialisé pour faciliter ses travaux, conduits souvent en dessous du point de congélation. Il dispose d'un étage de refroidissement capable de contrôler la température au millième de degré près. Pour localiser les protéines, l'équipe les a étiquetées avec des colorants fluorescents. Elle a ainsi pu surveiller les cristaux de glace, leur croissance et leur fusion en présence des protéines antigel. Les chercheurs ont constaté que ces protéines absorbent la glace via une liaison irréversible. Ils ont découvert que les protéines des insectes sont bien plus efficaces comme antigel que celles des poissons, mais que celles-ci se lient plus vite à la glace. Ils estiment que ces résultats pourraient être essentiels dans la mise au point d'une technique de préservation au froid des dons d'organes. Autres usages possibles Les usages possibles de ces protéines ne se limitent pas à la conservation des organes. Le chercheur principal du projet, le professeur Ido Braslavsky de l'Université hébraïque de Jérusalem, soulignait que la cryo-préservation utilisant des protéines antigel pourrait aussi révolutionner le stockage des aliments. De fait, certains producteurs d'aliments ont déjà commencé à utiliser des protéines qui se lient à la glace dans leurs produits, d'une part pour réaliser de nouveaux desserts glacés, mais aussi pour garantir que les aliments dégelés seront aussi frais que s'ils venaient d'être achetés. Le projet CRYOPRESERVATION s'achèvera en octobre 2016. Il a reçu 1 500 000 euros du Conseil européen de la recherche (CER) et du septième programme-cadre de l'UE. Pour plus d'informations, veuillez consulter: page du projet CRYOPRESERVATION sur CORDIS

Pays

Israël

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