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Contenu archivé le 2023-04-13

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Comment améliorer les actions de l’UE afin de résoudre les crises au‑delà de ses frontières

Des chercheurs ont analysé les mécanismes de réponse de l’UE en cas de crise et de conflit pour les rendre plus sensibles, plus efficaces et plus durables.

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Dans un environnement de plus en plus complexe et à la sécurité incertaine, il y a une demande croissante pour que l’UE joue un rôle plus stratégique dans la réponse aux crises et aux conflits. Au titre de sa politique de sécurité et de défense commune, l’UE accomplit différentes tâches, telles que des opérations humanitaires et de sauvetage, la gestion de crise, la conciliation, la prévention du conflit et la stabilisation post‑conflit. Pour atteindre ses objectifs, l’UE met en place des missions civiles et des opérations militaires. Elle a lancé plus de 35 missions et opérations de ce genre sur trois continents depuis le conflit dans les Balkans occidentaux dans les années 1990. Mais se sont‑elles avérées fructueuses? Soutenus par le projet EUNPACK financé par l’UE, des chercheurs ont examiné la façon dont sont accueillies les actions de l’UE sur le terrain dans les pays cibles. Dans un article d’opinion posté sur le site web du réseau de médias paneuropéen EURACTIV, Bård Drange, nouveau chercheur associé à l’Institut norvégien des affaires internationales, fait remarquer que, malgré de bonnes intentions, les résultats sont mitigés. Il met en avant cinq paradoxes devant être abordés par l’UE «pour répondre efficacement aux crises et aux conflits au‑delà de ses frontières». Le premier paradoxe est lié aux difficultés pour mettre en place la prise en charge des missions locales avec le soutien des élites politiques. «Cela peut s’avérer problématique, en particulier dans les pays en conflit, où la légitimité de l’encadrement national peut être grandement contestée, et où la distance est immense entre les élites et les personnes sur le terrain.» Le deuxième paradoxe réside dans le fait que la conception des interventions se fasse généralement à Bruxelles au lieu d’être «basée sur une analyse en profondeur de la dynamique locale et des causes fondamentales du conflit». Il indique: «De ce fait, les réponses ne sont pas adaptées aux besoins des personnes en question. Au lieu de ça, la réponse de l’UE est essentiellement établie à Bruxelles et basée sur des consultations limitées avec ceux dont elle souhaite protéger ou promouvoir les droits.» Le troisième paradoxe est de savoir si la réponse de l’UE face à la crise est axée ou non sur la demande ou l’offre. M. Drange remarque que, malgré ses efforts pour offrir une réponse à la crise axée sur la demande et répondant aux besoins de la population dans les zones de conflit, les propres intérêts de l’UE influencent généralement sa réponse. «L’UE est impliquée dans ses propres promesses — établir une autorité nationale ou réduire la migration — qui ne correspondent pas toujours à ce que les parties prenantes et les personnes locales sur le terrain souhaitent ou ce dont elles ont besoin.» En expliquant le quatrième paradoxe et en mettant en avant l’Afghanistan, l’Irak et le Mali en particulier, il explique que «l’UE cherche à renforcer la capacité des états à faire face à de nombreux groupes armés. Cependant, avec une réponse de plus en plus militarisée, elle ne parvient pas à résoudre les causes fondamentales et les chances de parvenir à une solution politique et à une réconciliation sont amoindries.» Il ajoute: «Le cinquième paradoxe s’illustre par le fait que, tandis que l’UE prône des solutions sur le long terme et cherche à établir une paix durable, en pratique, sa gestion du conflit porte sur le court terme.» Un impact limité Ce même article suggère que ces paradoxes — qui existent également dans des cas autres que ceux de l’Afghanistan, de l’Irak et du Mali — limitent l’influence de l’UE sur le terrain. «Il est également essentiel de noter que l’UE n’est pas seule; de nombreux autres engagements internationaux souffrent fréquemment de ces lacunes.» Une recherche menée dans le cadre du projet EUNPACK (Good intentions, mixed results – A conflict sensitive unpacking of the EU comprehensive approach to conflict and crisis mechanisms) a couvert des entretiens avec des organisations et agences locales et internationales, ainsi que des enquêtes sur le terrain dans des zones où l’UE mène des opérations. Ce projet a analysé la disparité entre les intentions de l’UE et leur mise en œuvre, et le fossé entre cette mise en œuvre et les perceptions locales. Pour plus d’informations, veuillez consulter: site web du projet EUNPACK

Pays

Norvège

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