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Contenu archivé le 2023-03-16

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Stimuler le taux de testostérone en faveur de l'honnêteté

La testostérone est responsable de nombreuses activités du corps humain, de la formation musculaire à la libido et à la croissance capillaire. Bien qu'elle se trouve chez les hommes et les femmes, elle a traditionnellement été reliée aux caractéristiques masculines. Toutefois,...

La testostérone est responsable de nombreuses activités du corps humain, de la formation musculaire à la libido et à la croissance capillaire. Bien qu'elle se trouve chez les hommes et les femmes, elle a traditionnellement été reliée aux caractéristiques masculines. Toutefois, il semble maintenant que la testostérone est plus importante que l'on ne le pensait; elle pourrait favoriser un comportement pro-social. Cette découverte a été faite par des chercheurs européens qui ont reçu un financement partiel du Conseil européen de la recherche (Subvention de démarrage), et leurs résultats ont été publiés dans la revue PLOS One. La testostérone a un passé en dents de scie et a reçu beaucoup de termes impropres. «On a toujours dit que la testostérone encourage un comportement et une attitude agressifs et dangereux», rapporte le professeur Dr Bernd Weber, neuroscientifique du Centre d'économie et de neuroscience (CENS) à l'université de Bonn, en Allemagne. Selon de récentes études, toutefois, la testostérone pourrait également accroître un comportement pro-social ou conduire à un comportement moins égoïste dans certaines situations. Cela a incité les chercheurs à se pencher de plus près sur le lien entre la testostérone et l'honnêteté. «L'inconvénient de nombreuses études est qu'elles ne correspondent pas uniquement au taux de testostérone de leurs sujets avec leur comportement», explique l'auteur principal Dr Matthias Wibral, qui ajoute que cette approche ne reflète que les liens statistiques et n'offre pas d'aperçus sur les causes du comportement. «La testostérone influence le comportement, qui, à son tour, influence également les taux hormonaux.» Cela a conduit les scientifiques du CENS à se pencher sur une approche expérimentale qui permettrait de déduire la cause et l'effet. Les scientifiques ont recruté 91 hommes en bonne santé pour une expérience comportementale. Parmi ce groupe de sujets, 46 ont été traités à la testostérone par application sous forme de gel sur la peau. Le lendemain, des endocrinologues des hôpitaux de l'université de Bonne ont vérifié si les taux de testostérone dans le sang étaient en effet plus élevés chez ces sujets que dans le groupe placebo. Les 45 autres volontaires n'ont reçu qu'un gel placebo. «Ni les sujets eux-mêmes ni les scientifiques effectuant l'étude ne savaient qui avaient reçu la testostérone et qui ne l'avait pas reçue», déclare le Dr Wibral. Il en a été ainsi afin d'empêcher que les comportements soient potentiellement affectés. Les hommes ont été invités à jouer un jeu de dés dans des cabines séparées. Plus les scores étaient élevés, plus la récompense monétaire était élevée. «Ces expériences étaient conçues de façon à ce que les sujets de test puissent mentir», rapporte le professeur Weber. «Grâce aux cabines séparées, personne ne savait s'ils enregistraient leurs vrais scores sur l'ordinateur, ou des scores plus élevés afin de gagner davantage d'argent.» Toutefois, les scientifiques ont pu déterminer plus tard si les divers sujets avaient triché ou non. «Statistiquement, la probabilité pour qu'apparaissent tous les chiffres sur le dé est identique», explique le neuroscienfitique. «Ainsi, s'il y a de grands écarts dans les nombres les plus élevés, cela indique clairement que les sujets ont triché.» Les chercheurs ont comparé les résultats du groupe de testostérone à ceux du groupe de contrôle. «L'expérience a montré que les sujets de test à taux de testostérone plus élevés avaient nettement moins souvent menti que les sujets de test non traités», rapporte l'économiste professeur Dr Armin Falk, un des co-directeurs du CENS avec le professeur Weber. «Ce résultat contredit nettement l'approche unidimensionnelle selon laquelle la testostérone conduit à un comportement antisocial.» Il a ajouté qu'il est possible que l'hormone augmente la fierté et le besoin de développer une image de soi positive. «Dans ce contexte, quelques euros ne constituent pas une raison suffisante pour mettre en danger le sentiment de la valeur de soi», pense le professeur Falk. «Les grands tabous sont attachés au phénomène du mensonge. Dans le christianisme, le 8e commandement appelle à ne pas porter de faux témoignage contre son prochain, par exemple,», affirme le professeur Falk. «Toutefois, le mensonge joue une grande part dans le monde des affaire ainsi que dans la vie personnelle.» Il ajoute que souvent les gens ne mentent pas seulement à leur propre avantage, mais également afin de protéger ou de profiter à d'autres. Ce type de comportement et ses effets économiques ont souvent été étudiés. «Cependant, très peu d'études ont été faites sur les causes biologiques du mensonge», explique l'économiste de Bonn. «Dans ce sens, cette étude nous a permis de faire un grand pas en avant.»Pour de plus amples informations, consulter: Centre pour l'économie et la neuroscience (CENS), Université de Bonn: http://www.cens.uni-bonn.de/ PLoS ONE: http://www.plosone.org

Pays

Allemagne

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