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Un nouvel arbre généalogique explique l'origine des espèces dans les «zones de forte biodiversité»

Un nouvel arbre phylogénétique des Protéacées (les protées) révèle que la spéciation de ces plantes est trois fois plus rapide dans les zones de forte biodiversité en Australie et en Afrique du Sud que dans le reste du monde. Publiés en ligne par la revue Proceedings of the ...

Un nouvel arbre phylogénétique des Protéacées (les protées) révèle que la spéciation de ces plantes est trois fois plus rapide dans les zones de forte biodiversité en Australie et en Afrique du Sud que dans le reste du monde. Publiés en ligne par la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), ces résultats apportent des nouvelles informations sur l'origine évolutive de la biodiversité de ces zones. Ils pourraient soutenir les initiatives visant à protéger ces régions très riches en espèces, dont beaucoup sont menacées par les activités anthropiques. Ces travaux ont été en partie soutenus par l'UE, dans le cadre de la bourse internationale sortante Marie Curie (OIF pour Outgoing International Fellowship) consacrée au projet HOTMED (Evolutionary origin of biodiversity hotspots with a Mediterranean climate), financé au titre du sixième programme-cadre (6e PC). Cette étude a porté sur le territoire floristique du Cap, en Afrique du Sud, et sur le Sud-Ouest de l'Australie. Ces régions font partie des cinq zones qui bénéficient d'un climat méditerranéen, les autres étant le centre du Chili, la Californie et le bassin méditerranéen lui-même. Elles sont également parmi les régions les plus riches en espèces, et sont donc reconnues comme des hauts lieux de la biodiversité. Cependant, les causes de cette richesse exceptionnelle sont restées jusqu'ici mystérieuses. La région floristique du Cap et le Sud-Ouest de l'Australie se caractérisent par un très fort endémisme (autrement dit, de nombreuses espèces ne se trouvent que dans ces régions), des sols pauvres et des feux fréquents. Ces deux régions hébergent également de nombreuses espèces de protées. On recense environ 2000 espèces de protées, toutes dans l'hémisphère sud, et la plupart en Afrique du Sud et en Australie. Ces plantes sont très diverses par la forme et la taille, allant de buissons bas jusqu'à des arbres de 35 mètres de haut. Elles ont des feuilles épaisses et des fleurs aux couleurs vives, groupées en inflorescences en forme de coupe. La protée est d'ailleurs l'emblème national de l'Afrique du Sud. Lors de cette étude, l'équipe internationale de scientifiques a réalisé un «arbre généalogique» de l'ensemble des protées dans le monde. Il révèle que les protées des deux régions étudiées évoluent environ trois fois plus vite que celles que l'on rencontre ailleurs dans le monde. En outre, cette poussée de formation d'espèces est survenue au cours des dernières 10 à 20 millions d'années, suite à un changement climatique qui a rendu la région du Cap et le Sud-Ouest de l'Australie plus chauds, plus secs et plus vulnérables aux feux. Les protées sont connues pour résister à la sécheresse et repousser rapidement après un incendie. Lorsque le climat s'est modifié, les espèces qui ne pouvaient s'adapter ont disparu, laissant la place aux protées. Rencontrant moins de concurrence, elles ont prospéré et se sont diversifiées. «Quelque chose de spécial se produit dans ces régions: de nouvelles espèces de protées apparaissent, notablement plus vite qu'ailleurs, et nous soupçonnons qu'il pourrait en être de même pour d'autres genres de plantes», commente le Dr Vincent Savolainen de l'Imperial College de Londres et des jardins botaniques royaux de Kew (Royaume-Uni). «Cette étude prouve que l'abondance des différentes sortes de protées dans ces deux zones ne résulte pas seulement d'une diversification des espèces au rythme normal, pendant une longue période.» «C'est une première étape en vue de comprendre pourquoi certaines régions au climat méditerranéen sont devenues des zones de forte biodiversité. La compréhension de l'histoire évolutive de ces régions est importante, car elle peut rendre plus efficaces les initiatives de conservation», conclut-il.

Pays

Australie, Afrique du Sud

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