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Unraveling the protein glycosylation of Plasmodium falciparum is crucial for development of novel therapeutics against malaria

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Bloquer le parasite du paludisme avant l’infection

En parvenant à mieux comprendre les glycanes (ou chaînes glucidiques) situés à la surface du parasite du paludisme, les chercheurs financés par l’UE espèrent trouver un moyen pour empêcher la maladie de pénétrer dans le système sanguin humain.

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Le projet SUGARBLOCK (Unraveling the protein glycosylation of Plasmodium falciparum is crucial for development of novel therapeutics against malaria) a pu mettre en lumière certaines modifications moléculaires présentes à la surface du parasite du paludisme. Les chercheurs espèrent que l’un de ces processus puisse un jour être utilisé pour provoquer une immunoréaction qui bloque le développement de la maladie. «Il s’agit d’un terrain fertile et inexploré pour découvrir des cibles médicamenteuses et des molécules permettant de produire un vaccin et de poser un diagnostic», avance le coordinateur du projet SUGARBLOCK, le professeur Luis Izquierdo Lázaro de l’Institut pour la santé mondiale (ISGlobal) de Barcelone, en Espagne. Le Saint Graal Alors que les scientifiques ont démontré qu’un vaccin contre le paludisme offrant une protection immunitaire stérile chez les humains est théoriquement réalisable, la plus grande avancée réalisée à ce jour consiste à offrir une protection à court terme contre le paludisme clinique chez 35 à 50 % des bénéficiaires. La maladie continue de causer 200 millions de cas cliniques et plus de 400 000 décès par an. «Dans les régions endémiques, les personnes qui sont constamment exposées au parasite développent une immunité», explique Izquierdo Lázaro. «Mais l’immunité stérile, à savoir l’incapacité du parasite à provoquer une infection dans le sang, ne se développe pas dans la nature. Elle s’apparente donc à un Saint Graal pour les chercheurs dans ce domaine, car elle représenterait une étape importante dans l’éradication de la maladie.» Le projet SUGARBLOCK visait à développer la recherche sur l’immunité stérile en s’appuyant sur les connaissances scientifiques existantes. Il s’agissait de comprendre l’importance de certaines modifications des molécules de sucre (appelées glycosylations) qui surviennent à la surface du parasite responsable du paludisme. «Nous voulions intégralement caractériser les modifications exprimées par les sporozoïtes (les cellules qui se développent dans les glandes salivaires des moustiques) qui se déplacent du moustique jusqu’au foie», précise Izquierdo Lázaro. «Un des points importants pour moi a été le manque de connaissances sur la présence des glycanes lors des phases “difficiles” du parasite, telles que le développement des sporozoïtes.» Dès qu’ils sont dans le foie, les sporozoïtes se multiplient et se transforment en ce que nous appelons des mérozoïtes. Enfin, ces derniers envahissent le système sanguin et infectent la personne. «Bien que je ne sois pas immunologiste, je pense que nous devons aider notre système immunitaire à “voir” et à réagir contre les sporozoïtes», explique Izquierdo Lázaro. «Mais peut-être que les sporozoïtes sont conçus de manière à échapper au système immunitaire et à atteindre le foie.» Une faille dans l’armure En tout cas, Izquierdo Lázaro et son équipe espéraient qu’une analyse des glycanes permettrait de mettre en évidence une faiblesse chez le parasite. Cette faille pourrait alors être exploitée pour bloquer le développement des sporozoïtes (et finalement l’infection éventuelle du système sanguin humain). Cette réaction copierait ce qui a été réalisé en utilisant des vaccins glucides-protéines contre les infections bactériennes. Ling, le chercheur postdoctoral qui a bénéficié de la bourse individuelle Marie Curie, a effectué une grande partie du travail de laboratoire et a réalisé quelques avancées significatives. «Il est parvenu à purifier des échantillons fragiles de glandes salivaires infectées de sporozoïtes», souligne Izquierdo Lázaro. «Et, bien qu’il ait été extrêmement difficile d’obtenir suffisamment de matériel biologique, Ling a également été en mesure d’effectuer des analyses de protéines des glandes infectées. Un des principaux défis a été, et reste toujours, de disposer de bonnes quantités de sporozoïtes issus des glandes salivaires des moustiques infectés pour pouvoir les utiliser.» Selon Izquierdo Lázaro, les premières données sont prometteuses, car elles semblent indiquer la présence inattendue de glycosylations lors de phases tout aussi inattendues. Les résultats finaux doivent être confirmés, et le projet s’étendra encore sur quelques mois. Néanmoins, une voie prometteuse de la recherche, qui pourrait un jour mener au développement d’un vaccin efficace offrant une immunité stérile contre le paludisme, est désormais ouverte.

Mots‑clés

SUGARBLOCK, paludisme, moustique, glycosylations, salivaire, glande, sporozoïtes, biologique, vaccin, parasite, système sanguin, foie

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