Des biomarqueurs promettent un répit aux migraineux
Le projet EUROHEADPAIN, financé par l'UE, a cherché à identifier et étudier des biomarqueurs prédictifs et pathophysiologiques de la susceptibilité et du déclenchement des attaques de migraine. Il a également étudié le développement de la migraine chronique, caractérisée par des épisodes quasi quotidiens. Le consortium multidisciplinaire EUROHEADPAIN a exploité des données issues de plusieurs milliers de migraineux bien phénotypés et génotypés. Il a également bénéficié d'informations cliniques, pharmacologiques, génétiques, biochimiques, neurophysiologiques et de neuroimagerie (fonctionnelle). En utilisant l'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle en dehors des attaques et, lorsque cela a été possible, au cours de la transition précédant une attaque, l'équipe a étudié des patients atteint de migraine épisodique ou chronique. Ils ont enregistré des modifications survenant dans le cerveau, ce qui a permis de voir où les attaques débutaient et comment elles progressaient. Lorsque cela était possible, pour les mêmes patients, les chercheurs ont enregistré des modifications biochimiques dans le plasma et le LCS, ainsi que des modifications neurophysiologiques. En intégrant ces données, ils ont réalisé une première analyse afin d'obtenir des biomarqueurs (interictaux) pour le diagnostic et la susceptibilité à la migraine et à sa chronicisation. Pour obtenir des informations sur les voies de déclenchement et obtenir des biomarqueurs prédictifs et de déclenchement, un profilage neurophysiologique et par neuroimagerie a caractérisé la transition entre les phases pré-ictales et ictales. Des études translationnelles sur des souris transgéniques portant des mutations monogéniques migraineuses ont fourni un aperçu détaillé de la mécanique des changements cérébraux liés à la pathophysiologie de la migraine. Des lectures complémentaires réalisées à partir de systèmes de culture cellulaire et d'études animales ont permis de disséquer les mécanismes périphériques et centraux (hypothalamiques) de la génération et de la modulation de la douleur migraineuse. Ces informations ont été alimentées par des profils génétiques comportant l'identification de nombreux facteurs génétiques et des voies moléculaires associées. Les résultats génétiques mettent en évidence des facteurs de risque de migraine épisodique et chronique et peuvent, dans une certaine mesure, prévoir ou évaluer la réponse au traitement. Pour mettre au point de nouveaux traitements, l'équipe a conçu des tests de provocation ciblés et élucidé les voies de déclenchement en provoquant des attaques chez des sujets sains et des patients atteints, en utilisant des molécules différentes sur le plan pharmacologique. En collaboration étroite avec une PME, le projet EUROHEADPAIN a également mis au point des options améliorées pour une neuromodulation non invasive de la migraine chronique et épisodique. Cette recherche a en outre permis de mieux comprendre la façon dont fonctionne la neuromodulation en utilisant des outils neurophysiologiques et de neuroimagerie. Divers médicaments sont attendus pour le traitement de la migraine chronique.
Mots‑clés
Biomarqueurs, migraine, EUROHEADPAIN, chronique, médicaments
